Marche blanche à Marseille le 10/11/2018.
Le lundi 5 novembre 2018, comme beaucoup l’ont lu, vu, entendu, deux immeubles d’habitation se sont effondrés rue d’Aubagne, dans le premier arrondissement de Marseille. Ces deux immeubles, insalubres, étaient habités. Les secouristes, arrivant à la conclusion qu’il ne pourrait y avoir de survivant.es sous les décombres, ont décidé d’évacuer puis d’abattre un troisième bâtiment, qui menaçait de s’effondrer à son tour, sur les ruines des deux premiers et vendredi dernier, c’est une huitième victime qui était exhumée des gravats.
Cette catastrophe semble inconcevable, elle ne l’est pas. c’est encore le jeu de la gentrification qui progresse au mépris de ses victimes. En 2015 déjà, un rapport remis au gouvernement alertait sur le mal-logement à Marseille, estimant que 100.000 personnes en étaient victimes, forcées de vivre dans des habitations indignes ou insalubres. Qu’à cela ne tienne, pour Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, ce rapport « au vitriol » fait preuve « d’un parti pris extraordinaire ». Rien déjà n’avait empêché la municipalité d’investir 56 millions d’euros dans la construction d’une patinoire dans le quartier de la capelette, contre 200 millions d’euros seulement pour la rénovation de l’habitat public et privé de Marseille. 56 millions pour un unique bâtiment, à peine quatre fois plus pour 100.000 marseillais.es en situation de mal-logement…
De cette différence scandaleuse, Jean-Claude Gaudin ne « regrette rien » évidemment, et affirme que « ce n’est pas comparable ».
Sans doute rien de comparable non plus entre la catastrophe de lundi dernier et l’investissement de la municipalité dans le chantier de transformation de la place Jean Jaurès, dite « la Plaine », à quelques centaines de mètres du lieu de l’effondrement.
Tandis que les nombreuses victimes de logements insalubres vivent et meurent dans des conditions intolérables, la municipalité investit 13 millions d’euros dans ce projet, concu sans aucune concertation avec les riverain.es, provoquant un tel rejet que 400.000 euros d’argent public ont été ajoutés à la dépense afin d’ériger un mur de béton autour de la Plaine et protéger le chantier de la colère des habitant.es.
L’indécence n’a pas de limite. Partout où les capitalistes imposent leur loi, le schéma est le même. Ceux et celles avec qui signer des contrats juteux et faire du profit partout où l’on peut en dénicher peuvent se frotter les mains. Les autres peuvent crever.
Nous tenons à affirmer notre soutien inconditionnel aux familles des victimes de ce meurtre qui ne dit pas son nom, aux victimes marseillaises du mal logement, de la gentrification, des pouvoirs publics et de leur indifférence, ainsi qu’aux camarades locaux et locales qui luttent pour que toutes ces voix soient entendues.
Pas de justice, pas de paix.
Pour plus d’informations, entrer en contact ou apporter son aide directement, nous vous transmettons un lien vers la page facebook de l’Assemblée de la Plaine :
https://www.facebook.com/assembleedelaplaine/
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