La camelote de l’Action Française étudiante de Bordeaux – 2/3

afroycosLa première partie de ce dossier avait permis d’établir, documents à l’appui, les faits suivants : 1) les militant.e.s de l’AF, et en particulier celles et ceux de Bordeaux, fréquentent tout le milieu de l’extrême-droite radicale, du FN au Bloc Identitaire, en passant par les skinheads néo-nazis ; 2) la plupart d’entre eux/elles sont des catholiques intégristes, proches de la fraternité Saint-Pie-X 3) illes sont les représentant.e.s d’une droite monarchiste et contre-révolutionnaire ; 4) cet héritage ne permet pas de les identifier immédiatement au fascisme, mais illes incarnent aujourd’hui, en particulier localement, une tendance historique particulière de leur mouvement, dite valoisienne, qui s’avère être proto-fasciste ; 5) illes sont ouvertement antisémites.

Cette deuxième partie nous permettra 1) d’établir la nature précise de leur nationalisme ; 2) de nous pencher sur les origines de leur homophobie et de leur antiféminisme ; 3) de présenter des éléments de compréhension et d’illustration de leur xénophobie et de leur racisme.

1) Le nationalisme version AF : château-fort, armes, centres de dressage et promotion de l’inégalité des classes.

Comme souvent chez les maurrassien.ne.s, les concepts de leur chef (dont ils vantent la subtilité théorique, prétendant ainsi se démarquer de l’extrême-droite bourrinne) se révèlent à l’analyse particulièrement vulgaires. C’est précisément le cas du concept de nation, dont nos cher.e.s camelot.e.s font aujourd’hui la promotion – illes parlent même de « nationalisme intégral », pour bien montrer leurs muscles.

Quelle est la nature de cette nation maurrassienne ? pour répondre à cette question, plongeons-nous dans les écrits du Maître (exercice souvent éprouvant) : il ne faut pas longtemps, alors, pour découvrir que la nation doit être assimilée à… une cité fortifiée. Des murs, des armes, des chefs à l’intérieur, voilà ce que nous promettent les royalistes de l’AF biberonnés aux thèses de leur père fondateur.

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La société rêvée par Maurras et ses rejetons

Dans un des textes particulièrement funky que ce dernier consacre à la question de la nation, on sent partout surgir la peur de l’autre, le danger de l’intrusion, la menace de l’étranger. Une sorte de paranoïa délirante suinte à chacune des lignes de ce qui constitue la rêverie nationaliste des camelot.e.s du Roy.

Ainsi, ce qui pour Maurras constitue la condition de possibilité de la communauté humaine, prototype de la nation, c’est le rempart : ce n’est qu’une fois celui-ci érigé que les hommes pourront devenir amis. « L’ennemi repoussé, l’ami est rapproché : il devient possible à la société qui se forme de se sentir et de s’écouter vivre »[1]. Et Maurras de s’extasier devant le spectacle d’une société mise à l’abri derrière des « palissades à créneaux garnis d’hommes d’armes »[2], dont la concorde sera en outre assurée par « une action régulatrice de chefs puissants »[3]… Garde à vous ! accourez derrière les murs hérissés de lances et de canons ! et vous aurez une vie paisible et fraternelle.

Hélas ! à peine le petit Maurras, casque à pointe sur la tête et doigt sur la gâchette, a-t-il eu le temps de se réjouir, que détournant son regard des ennemi.e.s extérieur.e.s, il découvre, horreur ! que des loups se baladent dans sa propre cité ! Un ennemi intérieur, donc, qui met en danger sa chère civilisation tout juste constituée. Qui est ce nouvel ennemi ? On vous laisse le plaisir de le découvrir dans cette citation hallucinante :

« Tout semblait donc devoir jouer d’accord. Mais non. Le Play l’a bien vu, une sauvagerie innée est propre à la Cité : c’est l’enfant. L’enfant sauvage. Par lui, la bergerie humaine s’ouvre périodiquement à des troupes de petits loups […] »[4]

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Frederic Le Play, maître à penser des nationalistes au début du XXème siècle

Dans la cité rêvée de Maurras, on a donc, à l’extérieur des murs fortifiés, des loups adultes, qu’il faut avoir repoussés pour devenir entre soi ami.e.s, et à l’intérieur, des petits loups, des gamins quoi. Tremblez, bourgeois ! la marmaille entre dans la bergerie. Nos cathos intégristes, qui voient le Mal partout, considèrent que l’enfant porte en lui cette part non-civilisée, mauvaise de la nature humaine – pas étonnant que Maurras, dans sa détestation de la fraicheur juvénile, déteste Rousseau !

Mais heureusement, ajoute Maurras, ces monstres en culotte courte ne sont que des « loups nains, et (merveille d’un ordre qu’il faut dire divin), ils sont aussitôt accueillis par l’appareil d’une communauté de géants qui, toute formée, les apprivoise et les dompte »[5]. Soupir de soulagement : à naître dans une caserne géante, sous la domination de chefs puissants, les petits-d’homme ne risquent pas de la ramener bien longtemps – ils seront dressés.

Mais comme chez Maurras une menace en remplace toujours une autre, les centres de dressage ne suffiront pas à sauver définitivement la belle Nation, car un autre danger la guette : l’incapacité des pauvres à se satisfaire de leur sort, et leur propension à se retourner contre leurs maîtres – la lutte des classes, quoi. Dans une Cité, « la querelle de ses riches et de ses pauvres »[6] fait horreur à Maurras, qui n’est pas loin, avec Ernest Renan, de « désespérer de tout peuple où la question sociale se pose de façon trop aiguë »[7] – qu’en termes raffinés ces horreurs-là sont dites ! C’est que, pour Maurras, les prolétaires exigeant la justice sociale se rendent coupables, par les dissensions qu’ils provoquent, d’organiser le suicide collectif de la belle Nation, quand le progrès véritable consisterait à cultiver et développer une « amitié désirable entre les ouvriers prolétaires et les capitalistes propriétaires »[8].

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Léon XIII, mépris de classe et sourire satisfait sous les dorures du Vatican

Pour disqualifier la colère des pauvres et donc justifier cette amitié désirable au cœur de la Nation, Maurras ne trouve rien de mieux à faire que d’établir l’inégalité entre les hommes : « l’inégalité est bonne en soi »[9] écrit-il doctement, de sorte que « les pauvres ont besoin des riches » comme les enfants ont besoin de « parents plus grands, plus habiles, plus forts qu’eux »[10]. Ici, le mépris de classe et le paternalisme de Maurras sautent aux yeux : si les pauvres sont pauvres, c’est qu’ils sont comme des enfants, moins grands, moins habiles et moins forts que les propriétaires capitalistes ! Citant avec gourmandise « il pappa cesareo » Léon XIII, pour qui « la division en classes inégales fait à coup sûr le caractère des sociétés bien organisées »[11], Maurras n’a que haine pour « le juif Marx » (ce texte date de 1952, et Maurras, qui n’a pas bien digéré sa compromission avec le régime de Vichy, a encore des accès de rots antisémites), un Marx coupable d’avoir voulu liguer les pauvres de tous pays contre leurs propriétaires respectifs – ce qui, on l’aura compris, est une absurdité : dans la maisonnée nationaliste, les enfants doivent chérir leur pater familias !

Voilà donc le type de société que nos royalistes bordelais.e.s, en faisant la promotion du nationalisme, nous proposent : une immense cité fortifiée, où l’amitié ne pourra fructifier que sous la menace de l’ennemi, où les enfants devront être perçus comme des loups et dressés en conséquence, et où les pauvres devront apprendre à aimer leurs maîtres. Tout cela donne terriblement envie.

2) Fixation pathologique sur la figure de l’autre, de l’étranger.e, de l’ennemi.e : le/la métèque, l’homosexuel.le et les féministes.

On vient de le voir, la nation pour Maurras ne se révèle que sous la menace de l’ennemi, elle est une figure essentiellement réactive. Dans un très court chapitre consacré au nationalisme (la plupart du temps, Maurras ne semble pouvoir traiter de larges concepts qu’en quelques pages), il fait même de cette réaction un pivot du nationalisme, qui sera défini comme « la sauvegarde due à tous les trésors qui peuvent être menacés sans qu’une armée étrangère ait passé la frontière […]. Il défend la nation contre l’Etranger de l’intérieur »[12].

Etranger de l’extérieur, Etranger de l’intérieur (avec une majuscule, pour rendre la chose bien effrayante) : nos pauvres camelot.e.s se sentent encerclé.e.s, attaqué.e.s de toutes parts ! On pourra ici retrouver sous cette catégorie d’étranger.e toutes les personnes qui ne correspondent pas aux canons identitaires, blancs et hétéronormés définis par la Très Sainte Mère l’Eglise dans laquelle s’agenouillent la plupart des membres de l’AF.

Pour ce qui concerne les juif.ve.s, nous n’y revenons pas, la première partie de notre dossier a suffisamment démontré l’antisémitisme violent qui structure la pensée de l’AF et qui transparait dans beaucoup des interventions actuelles de nos camelot.e.s bordelais.e.s (voir ici). Nous allons ici nous intéresser à leur xénophobie, à leur homophobie et à leur anti-féminisme.

 a) Homosexuel.le.s, féministes : la chasse aux ennemi.e.s de la famille bien réglée.

La constante et tenace haine que vouent les militant.e.s de l’AF à l’égard des personnes homosexuelles, et plus généralement de toute personne non-hétérosexuelle, ainsi qu’à l’égard des femmes un peu trop libres et affirmatives, s’explique par le fait que beaucoup d’entre eux/elles gravitent dans les sphères catho ultra-intégristes de la Fraternité Saint-Pie-X.

C’est que cette fraternité, dans laquelle les ouailles écoutent du latin pendant les messes, affectionnent les curés habillés en corbeaux, marient leurs enfants dans les saints sacrements de l’Eglise et n’ont de cesse de racheter leur (prétendu) pêché originel, véhicule surtout une image bien précise de la famille.

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Le pamphlétaire François-Louis Suleau, qui a eu la mauvaise idée d’être royaliste sous la révolution française – il a fini massacré lors de l’insurrection du 10 août 1792.

Selon eux, la famille constitue la première des communautés naturelles de l’ordre social. Et la famille, c’est un homme et une femme qui s’unissent et procréent. En outre, cette famille doit se conformer à une organisation hiérarchisée, avec à son sommet le père, et en dessous la mère et les enfants (on retrouve là le prototype de la Nation décrite plus haut). Dans la section « grands textes » du site internet de l’AF, on trouve d’ailleurs, sous la plume du royaliste François Suleau, la description de ce que devrait être une famille bien réglée (accrochez-vous, voilà ce que nos intellectuel.le.s de l’AF considèrent être un grand texte) : « Je demande une famille où le chef soit respecté ; où l’on mange la soupe chaude, la salade froide ; où l’on ne confonde pas l’aile de perdrix avec les tripes de mouton ; où l’on mette le vin à la cave et le blé au grenier »[13].

Une maison bien rangée ; une cuisine bien faite ; un père qui soit le chef ; une mère qui procrée ; des enfants qui respectent le chef ; un curé, enfin, qui entretienne toutes ces âmes – voilà l’expression condensée du paradis familial version AF.

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Source : site de l’action française.

On comprend mieux pourquoi tout ce qui blesse cette Nature ou contrevient à ces vérités éternelles doit être impitoyablement dénoncé ; on comprend mieux aussi pourquoi la reprise d’activité de la maison royaliste ait coïncidé avec la mobilisation contre le mariage pour tous en 2013. L’homosexualité, ainsi, est perçue comme contre-nature : elle sape les fondements de la famille et le très saint devoir de procréation.

Face à cette grave menace, notre camelot bordelais Antoine, toujours en première ligne quand il s’agit de se montrer odieux, n’hésite pas à militer contre l’existence même des homosexuel.le.s, voire à soutenir un appel au meurtre :

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Antoine « Brousse Royco » aime les appels au meurtre homophobes relayés par Allure Rupture, page facebook hipster-fasciste, proche de l’AF

Quant aux féministes, elles font la promotion d’une liberté de (se) penser et d’agir qui constituerait un oubli de leur sexe biologique, et des missions qui lui incombent : que deviendrait le chef s’il prenait l’envie à sa femme de sortir de son espace naturel, cuisine ou chambre du nourrisson, pour prendre les décisions elle-même et questionner sa place sociale ou sexuée ? Pour combattre une telle hérésie, il conviendra donc d’ériger en modèle une figure féminine toute entière dévouée à sa nature première, celle de porter des enfants et de les élever.

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Les Antigones : Sixtine Jeay, ancienne du Renouveau Français et du MAS (A), Marie-Charlotte Beauregard et Jade Reynaud-Fourton, identitaires cannoises (B et C), Elodie Jaskolska, militante à Génération identitaire (D), Eva Ferré, sympathisante identitaire (E) – Source : La Horde

C’est ainsi qu’en tête de gondole du site de l’AF[14], on retrouve, signé par le collectif ultra-réac des Antigones[15], un texte qui appelle les femmes à « vivre pleinement [leur] sexe biologique » afin « d’obtenir des changements en accord avec ce que nous sommes ». Ce que nous sommes : mais quel est donc cet être ? C’est, répondent les Antigones, la fécondité, au sens aussi bien procréatif que symbolique : « nous considérons que donner la vie, permettre à demain d’exister, est bel et bien un privilège […] Transmettre peut se faire de mille façons et notre féminité, notre nature féconde et créatrice, est une arme dans ce combat ». Les femmes voient donc leur existence entièrement polarisée par leur ventre, machine à créer qui détermine le sens de toutes leurs actions.

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Apologie de la femme « au foyer » accueillant son homme – Source : site internet des Antigones.

Et si les Antigones admettent que cette faculté féconde puisse s’exprimer dans la société, elle concluent cependant de façon effrayante que « le combat des femmes, c’est au foyer, centre d’où l’on rayonne. C’est dans les bois, les champs et nos jardins pour nous réapproprier la nature, […] ancrées dans la réalité de nos vies ». Tournures de phrase insidueuses : sous couvert de donner une place centrale aux femmes, les Antigones leur assignent en fait un centre, le foyer ; sous prétexte de leur accorder une faculté active (réappropriation de la nature), elles appellent en fait à ce que les femmes se fondent dans la nature, reconstituent l’hypothétique unité cassée par les féministes et autres pro-gender, bref : qu’elles ré-apprennent à s’assimiler aux arbres, aux épis de blé et au gazon…

Voilà ce qui détermine la conception de la féminité chez nos charmant.e.s royalistes. Encore une fois, ça donne envie.

b) Les métèques : xénophobie, islamophobie guerrière et racisme à peine voilé de l’AF.

On l’a vu, la liste des ennemi.e.s de la nation et de la famille est longue : juif.ve.s, enfants, prolétaires insoumis.es, homosexuel.le.s, féministes – mais elle n’est pas close ! Si l’on excepte la question des protestant.e.s et des francs-maçons[16], il reste en effet une catégorie d’affreux dangers publiques : les lugubrement appelés métèques.

Emprunt au vocabulaire de la Grèce antique[17], ce terme recouvre à l’origine chez Maurras une catégorie très large de population accusée d’envahir notre beau pays, de prendre son travail au bon Français et d’en corrompre la belle culture – thématique ô combien classique de l’extrême-droite. A la lecture d’un de ses textes les plus sinistres, L’hospitalité, on imagine sans peine la terreur sourde qui saisit le pauvre Maurras lorsqu’il affirme « que tout est pris, conquis par des étrangers ».

Et notre camelot en chef de s’apitoyer sur le sort des Français : « l’Allemand, l’Italien, le Suisse, le Belge, le Polonais, le Juif leur font la guerre économique dans les rues de Paris, ou sur les chantiers de Marseille, dans les campagnes du Nord ou dans les usines de l’Est, tantôt en travaillant à des salaires de famine inabordables pour eux, et tantôt, au contraire, en occupant les sinécures les plus grassement rétribuées. Par en haut, par en bas, le Français est bloqué ». Par ailleurs, à l’entrée de tous les lieux de pouvoir intellectuels comme économiques, « les portes sont soigneusement gardées et surveillées par les hommes de confiance de la barbarie et de la météquerie »… Maurras aurait bien du mal à documenter de façon sérieuse de telles constructions délirantes – d’ailleurs il ne prendra jamais la peine de le faire, se contentant de vagues imprécations pamphlétaires. Mais demeure le leitmotiv : les étrangers sont partout, de toutes conditions, de toutes origines, et partout ils volent, occupent, accaparent.

L’AF cuvée 2016 aura retenue la leçon, mais s’est choisie de nouvelles cibles : abandonnée, la fixette sur les Suisses ou les Italiens, se sont aujourd’hui les arabes qu’il s’agit de stigmatiser. En cela, nos royalistes, loin de tenir le rôle de dissident.e.s anticonformistes auquel ils rêvent de s’identifier, se vautrent au contraire allègrement dans les préjugés de l’époque et dans l’idéologie dominante, partagée aussi bien, quoiqu’à des degrés divers, par le FN que par une partie du camp dit républicain : les musulman.e.s, et par métonymie les arabes, représentent le même danger que les Belges ou les Polonais au début du XXème siècle maurrassien.

Il reste que cette islamophobie, chez nos camelot.e.s, prend une coloration et une violence particulières, dont les origines sont à chercher dans leur intégrisme religieux : leur combat contre l’Islam, loin d’être porté par la sacro-sainte laïcité républicaine, recouvre explicitement tous les aspects d’une guerre de religion.

Un seul exemple : on trouvera, dans la production foisonnante du camelot Antoine/Brousse Royco, un appel, en application de la peine de mort, à brûler les hérétiques :

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Antoine, partisan de la peine de mort pour les « hérétiques »

En se prenant ainsi pour des Croisé.e.s, les militant.e.s de l’AF deviennent les doubles parfaits de Daesh, manipulant la même phraséologie guerrière, développant le même discours d’essentialisation, de stigmatisation, de rejet. Ils s’intègrent même parfaitement à la stratégie daeshienne : par leurs discours et par leurs actes, ils répondent exactement aux désirs des terroristes, en promouvant l’identité européenne non-musulmane, en amalgamant terroristes et musulmans, promotion et amalgame par lesquels seront forgées les catégories antagonistes que Daesh cherche précisément à susciter. Subjectivement donc, l’AF et Daesh semblent s’opposer violemment ; mais objectivement, ils ne sont que les deux blaireaux d’une même colline.

On notera que, dans leur détestation des musulman.e.s, les militant.e.s bordelais de l’AF ne peuvent s’empêcher d’élargir leurs sorties de routes racistes, travaillé.e.s qu’illes sont par l’histoire de leur mouvement et le milieu qu’illes fréquentent. Humour vaseux, remarques implicites, leur communication déborde de pulsion raciste. Une seule illustration : le camelot Adrien, alias Henri Vangeon, ne peut s’empêcher de partager sur les réseaux sociaux son troll d’une affiche anti-raciste :

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Adrien, alias Henri Vangeon, se rêve en colon raciste.

Avec l’ajout de cette bulle, tout est dit : à travers le détournement du dessin de Hergé, Adrien assume son rapprochement avec l’une des pires planches de l’histoire de la BD, il nous avoue à quoi il s’identifie et identifie son groupe : à un guignol esclavagiste à houpette qui traite les noirs comme des bêtes de somme.

 

Au terme de la deuxième partie de ce dossier, nous récapitulons : l’AF défend un nationalisme violent et paranoïaque ; ses militant.e.s sont ouvertement homophobes ; illes soutiennent une vision réactionnaire de la place des femmes ; illes sont xénophobes, et leur islamophobie sert de cache-nez à un racisme consubstantiel à l’histoire de leur mouvement.

Une troisième et dernière partie viendra bientôt conclure ce dossier, qui permettra ce faisant de nous débarrasser de la sinistre fréquentation intellectuelle de ces abrutis : il s’agira d’analyser leurs méthodes d’action et de propagande.

Le Pavé Brûlant

 

[1] Maurras, « la Nation », chapitre III, in Œuvres capitales, Essais politiques, coll. Textes politiques, Paris : Flammarion, 1954, p. 274.

[2] Ibid., p. 274.

[3] Ibid., p. 274.

[4] Ibid., p. 274.

[5] Ibid., p. 274.

[6] Ibid., p. 276.

[7] Ibid., p. 276.

[8] Ibid., p. 280.

[9] Ibid., p. 285.

[10] Ibid., p. 285.

[11] Ibid., p. 285.

[12] Charles Maurras, « Le nationalisme », Mes idées politiques, Paris : Fayard, 1968, pp. 285-286.

[13] http://www.actionfrancaise.net/craf/?Demande-d-adoption-d-un-bon-et

[14] http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-feminisme-une-ideologie. Tribune à l’origine publiée dans le magazine Valeurs Actuelles – ah, la circulation des idées au sein de l’extrême-droite…

[15] On trouvera une analyse intéressante de ce groupe affilié à la mouvance catho/identitaire sur le site de la Horde : http://lahorde.samizdat.net/2013/06/01/antigone-doit-mourir-les-antigones-decryptees/

[16] Nous nous épargnerons ici l’analyse exhaustive des constructions délirantes du père Maurras et de ses groupies.

[17] Il y désignait les étrangers tolérés dans la Cité à condition de verser un impôt spécifique.

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